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L'actualité en bref
Mars 2010
Dans le cadre de l’année de la Russie en France, le Louvre accueille une exposition rassemblant près de 400 joyaux racontant l’histoire de l’art russe du Xe au XVIIIe siècle.
Dans le cadre de l’année de la Russie en France, le Louvre accueille une exposition rassemblant près de 400 joyaux racontant l’histoire de l’art russe du Xe au XVIIIesiècle.
L’art russe est indissociable de l’histoire religieuse du pays. De fait, l’exposition, chronologique, commence en l’an 988 avec le baptême du prince Vladimir qui marque l’entrée de la Russie dans la chrétienté. Kiev joue alors le rôle de capitale et les monastères se multiplient. L’art russe, composé essentiellement d’icônes peintes a la tempera sur bois de tilleul, influencé par le modèle byzantin, devient de plus en plus autonome. « Par rapport à l’art byzantin intellectualisé et figé, l’art russe, généreux et sensible, se fait plus immédiat. L’image russe simplifie pour être plus compréhensible. Les couleurs très vives donnent plus de force », explique Jannic Durand, commissaire de l’exposition. En 1240, l’invasion mongole marque un coup d’arrêt à l’évolution de la chrétienté. Ivan III libérera le pays du joug mongol à la fin du XVesiècle. Ivan IV « le Terrible », son successeur, proclame Moscou « la troisième Rome » et « la nouvelle Jérusalem ». L’art russe, bien que diversifié, reste encore marqué par la tradition byzantine, jusqu’à ce que Pierre le Grand (1682-1725) décide d’ouvrir le pays à l’Occident. Au fil de son histoire, l’art russe a opéré une synthèse entre l’héritage byzantin et l’apport de l’Europe, mais aussi l’art ottoman quand apparaissent les tulipes et les arabesques.
L’art des icônes
L’exposition rassemble pour la première fois de leur histoire des oeuvres provenant essentiellement des musées russes. Il s’agit principalement d’icônes somptueuses, mais aussi de calices en volutes dorées, de colliers en or et pierres précieuses, de croix en argent martelé... Parmi les plus belles pièces, il faut admirer les plus anciennes icônes russes d’influence byzantine, comme la « Tête d’ange » du XIIesiècle ou l’icône de « Démétrios » du XIIIesiècle. Les couleurs sont lumineuses et les perspectives « rayonnantes » rendent les personnages importants plus grands que les autres. Il faut s’arrêter sur l’icône de la Vierge de Vladimir, admirable de pureté et de simplicité. Elle serait l’oeuvre de Roublev, ce moine de Moscou, grand peintre d’icônes, qui transforme les visages divins en visages humains remplis de tendresse.
Eblouissant
Plus spectaculaires encore sont les portes monumentales de la cathédrale de Souzdal ruisselantes d’or et d’argent. On ne peut qu’être éblouis par les immenses icônes formant l’iconostase, cette cloison qui sépare le sanctuaire de la nef. Leurs couleurs resplendissantes sont d’un éclat impressionnant. Extraordinaire aussi, l’« oklad », c’est-à-dire le revêtement en métal précieux de LaTrinité fait d’or, d’argent doré, de perles et de pierres précieuses. De merveille en merveille...
Exposition pratique Musée du Louvre, hall Napoléon. Tél.01.40.20.53.17. Jusqu’au 24mai.