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Septembre 2009Source : almanar
Les États-Unis en perte de vitesse : c’est le constat de l’Institut international des études stratégiques à Londres, selon lequel cette super puissance pourrait perdre de son statut sur la scène internationale sans l’aide de ses alliés. " Le président américain Barack Obama va dépendre de plus en plus sur des parties externes, en l’absence d’autres alternatives" a prédit le rapport.
Les auteurs de l’étude ont également constaté "qu’Obama qui a lancé sur le plan interne le slogan " oui, nous pouvons" est contraint sur le plan externe à adopter le slogan " nous ne pouvons pas", estimant que le conflit américain contre les insurgés en Irak et en Afghanistan avait montré les limites de la capacité militaire américaine, tandis que l’effondrement des marchés financiers mondiaux a ébranlé les fondements du système économique desquels puisent ces capacités".
L’étude a également conclu que les États-Unis ont perdu de leur hégémonie dans leurs efforts d’endiguer le programme nucléaire iranien et d’instaurer la paix au Moyen Orient :" il est clair que la part américaine du pouvoir mondial est en régression, quelque soient les méthodes utilisés pour la mesurer", signale-t-il.
Les auteurs ont toutefois rendu hommage à Obama pour avoir reconnu que les États-Unis ne peuvent plus faire plus qu’ils n’ont déjà fait, pour imposer " leur vision aux autres", lui conseillant qu’il peut en revanche renforcer la positions américaines en œuvrant avec d’autres états pour endiguer les menaces, dont les plus importantes celles provoquées par les ambitions nucléaires nord-coréennes et iraniennes".
S’agissant de la stratégie américaine en Afghanistan, le chef de l’institut, John Chapman a indiqué que " l’équilibre à opérer entre la poursuite du recours à la force et les négociations en vue d’obtenir de concessions politiques sera l’une des missions les plus compliquées à laquelle devront faire face les forces de l’Alliance internationale en Afghanistan".
Selon lui, "cette mission ne sera exécutée que lorsque la Russie, l’Inde, la Chine et l’Asie centrale prendront part aux discussions et aux prises de décision de façon plus importante".
Chapman a mis l’accent sur la nécessité de trouver des " alliances " entre des états qui ont des intérêts communs, pour dépasser les alliances traditionnelles sur place, à l’instar de l’Alliance atlantique, sans toutefois les isoler.
Pour sa part, le directeur du centre d’études " Chatham House", Robin Niblett a considéré que la montée de l’influence de la Chine, de l’inde, de la Russie et de l’Union européenne avait compliqué la tâche aux États-Unis d’exercer leur suprématie, estimant que "quoique les États-Unis demeurent la nation la plus puissante du monde, mais il est certes difficile pour eux d’imposer leur pouvoir et d’influer sur les autres".
La publication de ces conclusions coïncide avec celle du rapport stratégique quadriennal des services de renseignements américains publié mardi. Celui-ci estime que la Chine et la Russie figurent parmi les états les plus susceptibles de menacer les intérêts des Etats-Unis.
"Un certain nombre d’Etats-nations sont capables de menacer les intérêts des Etats-Unis via des moyens traditionnels (force militaire et espionnage) et avancés (cyber-opérations)", indique le rapport, qui cite sans surprise en plus l’Iran et la Corée du Nord.
"La Chine a des intérêts communs avec les Etats-Unis mais sa diplomatie de plus en plus orientée vers les ressources naturelles et sa modernisation militaire figurent parmi les facteurs qui en font un défi complexe", note le Renseignement américain.
Quant à la Russie, elle "est un partenaire des Etats-Unis dans plusieurs secteurs, comme la sécurisation de matériaux fissiles et la lutte contre le terrorisme nucléaire, mais elle va continuer à chercher des moyens de réaffirmer sa puissance et son influence d’une manière susceptible de compliquer les intérêts américains", souligne le rapport, qui dresse la liste des priorités du renseignement américain pour les quatre prochaines années.
Le directeur du Renseignement américain, Dennis Blair, a notamment évoqué mardi les dangers posés par ces deux pays en matière de cyber sécurité.
"La Chine est très agressive dans le cyberespace. La Russie aussi", a-t-il déclaré lors d’une téléconférence.